Le burnout ou syndrome d’épuisement professionnel qui toucherait 10 à 12% des travailleurs doit être pris au sérieux et bénéficier d’une prise en charge adaptée. La personne qui en souffre ne doit pas hésiter à en parler sans attendre à son médecin du travail et à son médecin traitant. Une prise en charge coordonnée entre les différents professionnels de santé concernés permettra une reprise du travail dans les meilleures conditions possibles. Je souffre d’un burnout, que dois-je faire ?
Votre burnout ou épuisement professionnel a pu être provoqué par une surcharge de travail, une pression permanente, une forte charge émotionnelle ou des objectifs irréalisables. Comme c’est souvent le cas, peut-être n’avez-vous rien vu venir ; au début vous étiez très investi dans votre travail et même épanoui. Insidieusement cette suractivité a généré de l’anxiété et la crainte de ne plus être aussi performant, la peur de mal faire. Vous avez commencé à ressentir un manque de motivation, une grande fatigue, des difficultés de concentration, des douleurs, des insomnies ou divers autres symptômes dont vous ne compreniez pas la cause. Les manifestations d’un épuisement professionnel peuvent aller jusqu’à ne plus être capable un matin de se lever pour aller travailler. Face à ce type de difficultés, la première chose à faire est d’en parler, bien sûr à votre entourage, mais surtout à votre médecin traitant et/ou à votre médecin du travail. Tout salarié peut solliciter, à tout moment, une visite auprès de son médecin du travail, y compris pendant un arrêt de travail, et cela sans en informer son employeur (si la visite a lieu en dehors des heures de travail). Comme tous les médecins, le médecin du travail est tenu au secret professionnel, tout ce qui se dit durant l’entretien est strictement confidentiel. Avec votre accord, votre médecin du travail et votre médecin traitant peuvent communiquer pour échanger sur ce qu’il y a de mieux à faire pour vous. Comment mon médecin va-t-il confirmer le diagnostic de burnout ? Votre médecin traitant va d’abord s’assurer que les symptômes dont vous souffrez n’ont pas de cause autre. Il va ensuite vous interroger longuement sur vos conditions de travail, votre ressenti vis à vis des taches que vous avez à accomplir, un éventuel retentissement de vos difficultés au travail dans votre sphère privée. Avec votre accord, il pourra contacter votre médecin du travail pour avoir un éclairage sur les contraintes liées à votre poste de travail et son organisation. En quoi consistera mon traitement ? La prise en charge de votre burnout vise plusieurs objectifs : vous reposer, vous permettre de retrouver une bonne image de vous-même (votre reconstruction identitaire), vous permettre de renouer avec le désir de travailler, puis vous aider à reprendre votre activité professionnelle. Un traitement antidépresseur peut être utile en cas de symptômes de forte intensité. En effet, au cours d’un burn out, on observe une diminution d’activité des molécules qui permettent aux neurones de communiquer entre eux (les neurotransmetteurs) et notamment de la sérotonine qui régule l’humeur et les émotions. Les antidépresseurs en rééquilibrant l’activité des différents neurotransmetteurs et en restaurant un niveau adéquat de sérotonine améliorent l’humeur, le sommeil et l’hyperémotivité. Vous vous sentez mieux et pouvez aborder dans de meilleures conditions l’analyse de vos difficultés à travers une psychothérapie. Lorsque le burnout n’est pas d’intensité majeure, une prise en charge non médicamenteuse est suffisante. Pourquoi dois-je avoir un arrêt de travail ? Dans la majorité des cas (en fonction de la sévérité de votre syndrome d’épuisement professionnel), un arrêt de travail est nécessaire pour enclencher le processus de guérison. La pression que fait peser sur vos épaules le ressenti que vous avez de votre charge de travail, doit cesser. Vous devez vous reposer physiquement et psychiquement. Votre arrêt durera aussi longtemps que nécessaire, le temps de vous reconstruire. Aurai-je besoin de consulter un psychiatre ? Votre médecin traitant peut vous adresser à un psychiatre pour avoir un avis sur le diagnostic et la sévérité de votre burnout, sur un éventuel trouble associé (, trouble du sommeil, trouble de l’appétit, trouble de l’adaptation...) ou sur le traitement à vous prescrire. On me propose un suivi psychothérapeutique, que puis-je en attendre ? Votre médecin traitant vous orientera vers une psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC) et/ou une thérapie psychocorporelle. L’objectif de la TCC est de vous permettre de comprendre pourquoi certaines situations génèrent chez vous de l’anxiété et de minimiser graduellement l’impact néfaste de ces situations anxiogènes en les relativisant et en les dédramatisant. La thérapie peut se réaliser seul avec le thérapeute ou en groupe. La TCC dure quelques semaines ou quelques mois, généralement à raison d’une séance par semaine Que puis-je attendre des médecines alternatives ou complémentaires ? L'acupuncture peut vous permettre une relance énergétique corporelle et psychique suite à un épuisement professionnel important où vos capacités d'action et de travail ont été éprouvées au maximum. D'autres méthodes de traitement comme l'auriculothérapie qui fait appel à des notions neurophysiologiques afin de rétablir la balance neurovégétative vous procureront aussi des bienfaits qui vous permettront de vous stabiliser progressivement et de vous réapproprier vos facultés psychocorporelles. La relaxation, la sophrologie et la méditation pourront aussi vous aider à réduire votre stress et votre anxiété. Enfin, un véritable travail en profondeur avec des séances d'hypnose éricksonienne vous permettront de remonter à la source des problèmes et surtout de retrouver à nouveau vos ressources internes qui vous permettront de vous reconstruire et d'évoluer dans la direction souhaitée. La pratique d’une activité physique peut-elle m’aider ? La pratique d’une activité physique régulière permet de réduire le stress et améliore la fatigue physique et psychique, au même titre que le repos et la relaxation. Choisissez votre activité en fonction de vos préférences. L’exercice physique fait partie d’une bonne hygiène de vie qui est recommandée pour lutter contre votre épuisement physique et psychique. Adoptez une alimentation saine, diversifiée et équilibrée. Renoncez aux excitants. Comment sera envisagée ma reprise de travail ? Votre reprise de travail doit être préparée. À cet effet, il est recommandé d’organiser une visite de pré-reprise avec le médecin du travail ; l’initiative peut être prise à tout moment pendant l’arrêt de travail, soit par vous-même, soit par votre médecin du travail, soit encore par le médecin conseil de la sécurité sociale. La visite de pré-reprise peut être répétée au cours de l’arrêt. Elle est essentielle pour accompagner votre réinsertion socioprofessionnelle. Elle est obligatoire si vous avez eu un arrêt de travail de plus de 3 mois. À l’issue des visites de pré-reprise le médecin du travail peut recommander des aménagements ou des adaptations de votre poste de travail, des pistes de reclassement ou une formation professionnelle qui pourrait faciliter votre reclassement. Les commentaires sont fermés.
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